samedi 6 avril 2019
Compte rendu du voyage : janvier - avril 2019
Compte rendu du voyage 2019
Le coût de la vie en Thaïlande
Le 10 janvier 1€ = 37.40 baht - Le 15 mars 1€ = 35.40 baht
En outre, nous sommes tributaires du cours du change entre l’euro et le baht. Heureusement lors de notre dernier virement en décembre 2018, les cours étaient bons : un peu plus de 37 bath pour 1 euro. A quelques jours près, pour ce virement de 21 000 € nous aurions perdu la valeur de 1680 repas de cantine.
Visite à l’école
1) demande d’une subvention de 7000 euros pour la cantine - (belle somme!)
Notre point de vue : tant qu’il y a du riz dans les rizières nous n’avons pas à aider ; nous sommes là en cas de pénurie ou de problème grave. Or en 2018, la récolte a été bonne et le travail n’a pas manqué. Il en est de même en 2019.
Connaissant le personnage et le fonctionnement du pays, le manque de moyens, imputable à une mauvaise organisation, n’est pas justifié.
Demande pour 4 appareils et devis présenté pour 20, d’où un nouveau refus.
Ayant en tête une précédente visite, nous constatons que dans la bibliothèque, les livres sont bien rangés - c’est le moins qu’on espère et nos félicitations le font sourire. En outre, des protections contre les pigeons ont été installées. Ces oiseaux sont une plaie dans tout le pays ; il y en a des milliers autour des temples et sur les toits des maisons, empêchant toute collecte de l’eau de pluie, polluée par les fientes.
En conclusion de cette visite, nous n’accorderons aucune subvention. L’actuel directeur partant à la retraite, un nouveau directeur est attendu pour le mois d’août. Croisons les doigts !!!
Le règlement c’est le règlement
Notre association à but humanitaire prête assistance aux plus démunis sans distinction de couleur, de religion ou de choix politique. Nous avons bien des exemples à ce titre ; installation de réserve d’eau potable pour une école musulmane près de Bangkok, aide aux parrainages pour une famille de réfugiés birmans.
Nous demandons à nos bénéficiaires de respecter le règlement d’honnêteté, de discipline et de travail à l’école. Pour ces familles que nous hébergeons gracieusement, le contrat qui les lie à notre association impose que la maison soit propre ainsi que les alentours, que les enfants fréquentent assidûment l’école et se conduisent en bons citoyens. En voici la triste contre - illustration avec deux familles de Ban Satoïe.
Nous demandons à nos bénéficiaires de respecter le règlement d’honnêteté, de discipline et de travail à l’école. Pour ces familles que nous hébergeons gracieusement, le contrat qui les lie à notre association impose que la maison soit propre ainsi que les alentours, que les enfants fréquentent assidûment l’école et se conduisent en bons citoyens. En voici la triste contre - illustration avec deux familles de Ban Satoïe.
La famille A, habite sa propre maison, la famille B est logée gracieusement dans une maison appartenant à l’association. Leur point commun : les deux femmes sont sœurs. Famille A, deux enfants, une fille et un garçon, parrainés. Famille B deux garçons et 1 fille ; le fils l’aîné - 23 ans - parrainé en son temps, a vu son parrainage interrompu à l’âge de 14 ans pour cause de consommation de produits illicites. Par la suite, plus de problème avec les deux familles jusqu’à mars 2018 où arrivent aux oreilles de Montri des rumeurs de chantage dans son village natal, Ban Makhamtao. La victime, un homme de 82 ans, veuf depuis trois ans, atteint d’un cancer des poumons en phase terminale est victime de racket depuis deux ans et demi environ. Nous apprenons que les familles A et B le harcèlent par téléphone, et lui envoient les garçons à mobylette, tour à tour, afin que tout paraisse naturel à l’entourage du malade. Au point de départ, Mme A prépare des repas chez elle puis les porte à domicile. La suite, on peut l’imaginer…. ! Au bout d’un certain temps la victime n’ayant plus les moyens de répondre aux demandes est obligée de réclamer de l’argent à la famille et à ses amis proches qui face à la répétition des demandes finissent par se poser des questions et par nous alerter.
En 2018, notre réaction immédiate a été de supprimer les bourses scolaires. Puis avant notre arrivée en Thaïlande en 2019 nous avons été avertis que le fils aîné de la famille B avait été arrêté par la police dans la maison de ses parents pour trafic de drogue ! Une photo en témoigne où on le voit, menottes aux poignets, entre deux policiers. C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Avec Nicole AGASSE, notre Présidente, et le groupe, nous avons rendu visite à Mme B pour lui signifier qu’elle avait deux mois pour quitter le logement au double motif du non respect de la réglementation et du racket.
L’association agit de son plein droit ; cette famille avait à l’entrée signé le règlement, en acceptant toutes les clauses. Vis à vis de la population, nous ne pouvons nous montrer faibles envers des gens malhonnêtes. Le règlement c’est le règlement.
Nos étudiants

Depuis que la Thaïlande a signé les accords de la Haye sur la protection des enfants, il leur est interdit de travailler avant l’âge de 18 ans. Dans les pays occidentaux, il existe des aides sociales ; imposer de telles lois ici met les familles en difficulté. Pas d’allocations familiales et aucun projet en vue, en ce sens : les aides sont inexistantes, hormis, les jours de classe, jusqu’à la 5e, une aide à la cantine, à la charge des communautés de communes, si elles en ont les moyens. A la suite du lycée, nous constatons qu’un nombre de plus en plus important de nos jeunes entre à l’université. C’est très bien ; certains ont cette chance grâce à vous, parrains et marraines. S’ils sont issus de familles très démunies, voire orphelins, ils sont obligés de travailler pendant leurs vacances découvrant ainsi le monde du travail mais, pour certains d’entre eux, c’est encore insuffisant et, les cours finis, ils vont travailler en ville jusqu’à 22 heures avant de se replonger dans leurs cours. Cela ne peut que fragiliser leurs résultats. Nous réfléchissons à présent à une solution ; comme nous ne pouvons demander plus aux parrains, nous pourrions envisager le co-parrainage universitaire. C’est facile : les co-parrains se joignent au premier parrain et tout le monde y trouve son compte, car la durée est limitée.

Une 8ème maison

En 2018 nous avions envisagé de refaire le sol d’une maison. Elle appartient à une famille de Makhamtao que nous connaissons depuis plus de 20 ans, les parents de Prariwat MOUNGMAI, l’un de nos plus anciens protégés. Cette maison, c’est quelques planches, un toit en tôles ordinaires très vétustes, posé sur des piliers en bois brut, un sol en terre battue déformé par les inondations de moussons trop généreuses. La famille MOUNGMAI a élevé 3 enfants : Phariwat, l’aîné, est marié et vit à Lopburi, à 30 km où il a un travail correct ; il a été parrainé pendant 12 ans par une famille des environs de Rennes. Le second « Jasada », est marié et père de famille lui aussi. Phariwat partageait sa bourse avec lui, sans que nous le sachions ; à la fin des études de Phariwat, les parrains apprenant la générosité de leur filleul continuèrent le parrainage pendant 4 ans. Le troisième enfant, Suithirak, une fille est parrainée par Catherine, la présidente d’Orchidée Adoption. Lors d’une visite annuelle, nous découvrons que notre écolière a un bébé ; le papa, tout juste 20 ans, a l’air d’un gamin. Nous donnons un peu d’argent pour du lait maternel et des soins. L’année suivante, mauvaise nouvelle, le jeune papa s’est suicidé. Nous ne poserons pas de question, nous réfléchissons ; l’enfant n’étant pas encore scolarisé, nous ne pouvons rien faire.

Cette année avec notre Présidente, Nicole AGASSE, accompagnés de membres de l’association et en présence de Sompop KANGKORN, fils de « Somport », le défunt frère de Montri, ancien Fondateur et Président de la bourse KANGKORN jusqu’à sa mort, nous retrouvons cette famille. Phariwat, le fils aîné a fait le déplacement, à la demande de Montri. Visite de l’intérieur : si nous touchons au sol comme prévu, aux piliers bien fatigués, qui ont dû servir plusieurs fois, tout va s’écrouler. Qui dit changer les piliers dit changer la toiture en bambou qui porte les tôles. Nous décidons rapidement de faire du neuf, simple, dans le style existant et nous tombons tous d’accord : en hommage à Somport KANGKORN, cette maison portera son nom ; les futurs propriétaires en sont très heureux. Dès le tout début, il avait soutenu, cette famille bénéficiaire de l’un des premiers parrainages du village.

Nous concluons un marché du type « Aide toi et le ciel t’aidera ». Ils démonteront leur maison, récupéreront les tôles pour en couvrir la maison de la grand-mère (la mère de la maman de Phariwat) Le bois qui vaut si cher aujourd’hui, aura une nouvelle vie ailleurs.
Maintenant que nous avons un projet avec des dimensions, une idée sur les matériaux, vient le moment de la recherche d’un artisan, au mieux disant. Aujourd’hui, nous sommes le 4 mars, la maison a disparu, le sol est nivelé. On pourrait commencer mais..., la coutume religieuse et les esprits locaux ne permettent pas de planter le 1er pilier avant le 15 mars, ainsi, les futurs habitants auront-ils toutes les chances de mener une vie heureuse sans être dérangés par les mauvais esprits. !

Pourtant, ô surprise lors notre dernière visite : les fondations des piliers sont creusées. Le coût final ne devrait pas dépasser 500000 baht soit 13888 euros.
Rencontre avec l’artisan.
Mardi 12 mars 2019
Signature du contrat de construction de la maison de l’association, bâtie à des fins humanitaires pour la famille MOUNGMAI.
Sont présents. Chaphu KANGKORN, Wilaiwon KANGKORN, Jureerat THONGPANIT (Kou Modt), Montri KANGKORN-HAUTEMAINS, Guy MADALENA-POUGEOLLE et l’entrepreneur.
Kou Modt a organisé, négocié et préparé les documents, au nom de l’association. Il est défini ce qui suit :
L’entrepreneur a 60 jours pour finir les travaux.
Le règlement se fera en quatre fois :
1er le 11 mars 2019, 60 000 baht
2e le 12 mars 2019, 120 000 baht en notre présence
3e versement lorsque la maison sera couverte
4e versement du solde pour tout compte.
Autres informations ; la maison sera hypothéquée pendant 15 ans. Les extérieurs devront être tenus propres.
Suite à l’opération ophtalmologique.
Depuis trois ans déjà, dès notre arrivée à Ban Satoïe, nous nous organisons pour rendre visite à notre protégée, Madame PHIMPA, la jeune maman aveugle dont l’opération de l’œil gauche a permis d’acquérir 70 % de vision. Œil droit, vision o % ; en attente. Rapidement, malheureusement des problèmes de tolérance, de tension dans l’œil opéré sont apparus, imposant des déplacements à la capitale,(180 km à chaque visite) des soins pénibles, coûteux pour l’association - environ 900 à 1000 euros par an. L’essentiel pour nous, à présent, c’était le succès total de l’opération de l’œil droit. Lors de notre première visite, comme d’habitude, rien n’avait encore changé : nous étions avec notre premier groupe, heureux de lui faire découvrir la joie de cette jeune femme, devenue indépendante et autonome.


Que faire ? Après réflexion, pourquoi ne pas opérer l’œil droit au plus tôt afin d’avoir les soins en même temps, si son ophtalmo est d’accord. Nous nous entretenons longuement avec elle. Nous lui demandons de questionner son ophtalmologue en vue d’une opération rapide du second œil, toute à notre charge bien sûr. Un seul déplacement pour les deux yeux, une seule visite ; solution qu’avait proposée l’hôpital à condition que les finances suivent ! Une dernière question de Montri : « Je vous ai vue marcher comme si vous aviez encore la vue ? - Pendant le temps où j’ai recouvré la vue, j’ai enregistré les parcours de la maison ! »
Guy et Montri
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