Compte rendu de la visite aux enfants du janvier au avril 2017
Nous avons visité notre école à Ban
Satoïe en janvier et nous avons eu un long entretien avec Kou Modt au sujet des
enfants non méritants.
Nous commençons cette année par un
triste travail, celui d'arrêter les bourses aux écoliers qui ont des notes très
faibles ou un comportement non conforme avec le règlement de la bourse
Kangkorn.
Yuttaphun
RORDSATIEN, le petit frère de Sakawat. Cette famille devra
quitter le logement par manque de travail et mauvais comportement. Pourtant
nous avons accordé 3 années au jeune Yuttaphun pour changer de comportement,
ses notes sont toujours en dessous de la moyenne de 2 sur 4. Pour faire le BAC Professionnel, il ne peut pas être
accepté au collège professionnel de Lopburi. Il peut éventuellement être
accepté dans d'un Collège privé, mais pour combien de temps ? A son
niveau, il ne pourrait pas terminer ses études. De ce fait, nous sommes obligés
de suivre le règlement : la famille devra laisser le logement libre pour
héberger une autre famille en difficulté. Nous sommes désolés que cette bourse
s'arrête de cette façon. Quelle
tristesse pour sa famille et encore plus pour sa marraine !!! Que pouvons-
nous faire de plus ?
Cette année encore, nous découvrons
deux jeune filles de 13 ans, nos protégées sont enceintes, malheureusement elles vivent dans la même
famille, ce sont deux cousines qui habitent chez leur grand-mère, nous leur rendrons visite plus tard afin
d’avoir plus d'informations.
Nous avons la liste des 18 dossiers d'enfants pour lesquels
l’arrêt de la bourse est envisagé.
L'année passée, par solidarité avec
les toutes les familles qui manquaient de revenus en raison de la sécheresse,
nous n'avions suspendu la bourse qu'à un seul élève pour comportement agressif
à l'école. Ce n'est pas par plaisir que nous arrêtons d'assister par votre
intermédiaire, vos filleul(e)s, nous respectons votre participation
financière. L'évolution arrive comme un
Tsunami dans le monde des rizières...! perturbant nos jeunes : la drogue
fait des dégâts partout, réprimandé sévèrement par le gouvernement. L'école
buissonnière c'est nouveau aussi puis pour finir le manque de travail scolaire.
Pour
mémoire, tous les enfants ont signé un contrat de bonne conduite avec l'école
en acceptant votre bourse, ils ont un droit celui de recevoir votre aide, mais
aussi un devoir celui d’étudier à l'école.
Si nous laissons faire ce n'est plus une aide scolaire que certains
recevraient, mais une aide à la paresse et à la délinquance.
De notre côté c'est un tel
investissement qui s'écroule, nous en sommes tout comme vous, déçus.... !
La conjoncture économique du pays n'est pas bonne et crée un mal être sur
l'ensemble de la population.
Nous espérons que pour les 90 jeunes
parrainés restant cela servira de leçon... !
Dans
les rizières, cette année, la première récolte fût bonne, l'année passée il n'y
avait rien eu. La mousson dans notre région n'a pas été assez généreuse, cette
première restera la seule sur les 3 récoltes espérées. La sécheresse reprend le
dessus, nous sommes conscients que le changement climatique perturbe la
monoculture.
Nous sommes retournés vers une
famille très démunie à Ban Neun-Yao, à 2 km de l'école. Dans cette famille, les
parents sont décédés, la maison construite en bambou et en tôles est en train
de s'écouler, elle était en projet de reconstruction en 2016 mais il nous
manquait le titre de propriété du terrain et les signatures d'engagement de
tous frères et sœurs. Cette fois-ci, lors de notre prochain séjour au village
vers le 10 février, si le dossier est
complet, nous donnerons le feu vert pour mettre cette famille de 5 personnes à
l’abri. Le couple héberge leur petit fille après la mort de ses parents par
HIV, la petite a été infectée à sa
naissance, elle est en trithérapie, le traitement est gratuit pour les enfants
en Thaïlande. à suivre......
Concernant le projet avec le Collège
Professionnel à Loudun pour le coparrainage :
Nous
avons visité notre école à Ban Satoïe en janvier et nous avons rencontré deux
étudiants dont les niveaux d'études pourraient satisfaire la demande. Ce sont
deux étudiants méritants qui sont parrainés depuis 2007, même âge. Tous les deux sont orphelins :
Le garçon :
Mr. Warawut TORNRAP , 18
ans, il vient d'avoir son BAC général en
Mathématiques -langue thaï cette année, il est parrainé par une famille dans le
département 53..., il est pris en charge par ses grands-parents depuis qu'il
est tout petit. Il sait ce qu'il veut mais dans la limite de la situation
familiale, Son grand-père a quitté la maison pour devenir bronze dans un temple
ce qui lui permet d'apporter une aide financière pour ses études car la
grand-mère ne travaille plus. Il lui
reste encore 5 années à faire pour être professeur.
Mlle Manita PUNDEE, 17 ans, elle
vient d'avoir son BAC général en langues étrangères (Anglais-Français) cette
année. Elle est parrainée par une famille du département 71... Sa maman
l'avait déposée chez une nourrice et quelque mois plus tard, plus de nouvelles,
la mère l'a-t-elle abandonnée de son plein gré Ou de force ? Est-elle
encore en vie ? Une fille battante, elle fait un peu de français depuis 3
ans, mais nous trouvons son niveau assez bas dans cette matière.
Nous
retournerons les voir mi-février pour plus d'informations, avec le 2ème groupe,
puis début mars, nous nous y rendrons à nouveau, tous les deux, ce qui nous permettra de travailler sur ce
dossier. Nous leur avons demandé une lettre de motivation en anglais.
Notre
1er groupe est parti le 2/02/2017 pour rejoindre la France après 3 semaines et
nous leur avons fait découvrir ce pays en parcourant 3000 km.
Cette
année notre région a eu une seule bonne récolte de riz, cela va soulager nos
finances pour l'aide que nous apportons à la cantine scolaire.
Voici que notre 3ème séjour au
village touche à sa fin. Nous flirtons avec le 40°c. Les vacances scolaires approchent,
nous appréhendions ce dernier passage car nous avions un conseil de discipline
sur les bras. Il n'est jamais agréable de faire la police... ! Nous avons
rencontré au total 124 jeunes, visité 110 maisons, étudié le projet de
construction d'une maison et la mise au point d’un coparrainage.
Nous sentons que la jeunesse change,
un guide nous avait dit, au début de notre séjour : « nos jeunes ne
travaillent plus pour manger mais pour se payer le dernier « smart phone »
ce moyen de communication arrivant comme une avalanche dans le monde des
rizières, bouleversant les mentalités, les règles du jeu. Nous le retrouvons
avec nos jeunes, nous pensions être à l'abri, à 170 km de Bangkok... !
Nous avons pris la vague un peu plus tard que dans les grandes villes. Cette
année nous avons deux jeunes de 13 ans, l'une attend un enfant dans 6 mois,
l'autre a fait une fausse couche.... Officiellement, l'IVG est interdite dans
le Royaume. La drogue, nous l'avions déjà, mais cette année la désobéissance et
l'école buissonnière.... Tout ceci a abouti à la réunion d’un conseil de
discipline.
Il ne faut pas être trop strict dans
la sanction au risque d’éloigner le jeune de l'école et qu'il tombe plus
facilement dans la délinquance. Nous avons surtout décidé des mises à l'épreuve
entre 4 mois et une année, nous attendons les résultats.
L'école est toujours aussi propre et
bien entretenue, nous nous trouvons cette année avec de nouveaux enseignants.
L'année passée, cinq professeurs sont partis à la retraite.
Le
village ayant eu une assez bonne récolte de riz cette année, nous n'aurons pas
à financer la cantine. Mais il n'y aura qu'une seule récolte, la mousson
n'ayant pas été assez abondante, les deux autres n'auront pas lieu, c'est
toujours un manque à gagner et du chômage pour les journaliers agricoles.
Pour
le social :
nous suivons toujours deux fillettes qui vivent à 350 km de Makhamtao, elles
avaient quitté leur famille d'accueil en raison de maltraitance. L'une est
parrainée par une famille de Normandie et l'autre par notre association. Nous
faisons le trajet chaque année pour le suivi et pour rencontrer leurs
professeurs. Une autre famille de
réfugiés (depuis 27 ans) venant de Birmanie avec 4 fillettes, va quitter le
village après 13 ans de présence dans le canton : la famille a grandi mais
surtout à cause du travail ; le patron du père de la famille est malade, avec
le manque de travail dans notre région, la famille ne peut vivre avec son petit
commerce de vente ambulante de crêpes « Rôties », donc un retour au
pays natal est programmé. La paix
revenant petit à petit en Myanmar (Birmanie)
rend, à présent, ce retour possible.
Les deux fillettes âgées l’une de 10
ans et la seconde de 7 ans vont aussi quitter
le village. Avec l'accord des parrains nous les protégerons encore quelques
temps, tant que nous pourrons garder le contact. La famille va vivre à 8 km côté
Myanmar dans une maison familiale, pour s'occuper de leur maman âgée et de
santé fragile. Là où ils seront il n'y aura pas de loyer à payer, c'est déjà
une bonne chose. Quant aux deux fillettes parrainées, elles auront le droit
d'aller à l'école à la frontière, du côté de la Thaïlande.
Nous avons distribué près de 100 kg
de vêtements pour les enfants, apportés par notre amis magicien Claude des
Basins d'Arcachon et les deux groupes,
ainsi que des lunettes aux villageois de Makhamtao.
Opération du
second œil
Nous avons eu un entretien avec Mme
KHAMPA et sa maman en présence de Kou Modt afin d’effectuer la vérification les
factures et le suivi médical, suite à l'opération d'un œil de Mme KHAMPA, mère
de 2 enfants parrainées. Nous l'avons remboursée de la somme de 75 000 bahts.
Somme que la famille avait empruntée pour avancer le coût des soins et la
première opération. Cela fait 18 mois
que l'opération a été réalisée, il y a eu des problèmes sanguins et une
incompatibilité avec les soins ce qui n'avait
pas été prévu dans notre budget postopératoire : frais de cette année
arrive 79 000 bahts rien que pour les soins. Tous ces problèmes retardent l’opération du second œil.
Notre
problème :
ce sont les soins qui sont longs et chers et nous n'avions pas envisagé toutes
ces complications postopératoires.
Pour les frais d’opération du second
œil, le professeur réalisera l’intervention gracieusement si la demande de
subvention est accordée. Effectivement, suivant
les conseils des ophtalmologues, la famille a fait des démarches auprès de la
croix rouge (elle ne peut demander l'aide de l’état Thaïlandais, n'ayant aucun
membre de sa famille fonctionnaire) afin
de soulager nos finances. Montri a
fait comprendre que le coût de toutes
les complications depuis l'opération est plus élevé que le coût de l'opération elle-même.... ! Le budget
prévu de 200 000 Bahts pour les deux yeux est entrain de s’épuiser. Il faudra
attendre janvier 2018 pour la fin des soins.... ! Nous avons pu vous aider
car à la fin de l’année, Jacqueline la sœur aînée de Guy a fait un versement
exceptionnel de 1000 € pour cette opération ce
qui nous a permis d’effectuer un tel remboursement.... !
En tous cas, si l'opération est
prise en charge par la croix rouge, l'association financera une fois de plus la
lentille qui vient des États-Unis, en espérant qu'il n'y aura plus de
complications à venir.... !
Nous
avons terminé, elles comprennent notre point de vue. Nous avons d'autres actions
à mener autour des familles et des enfants parrainés.
Construction de
la maison :
Nous avons la copie du titre de
propriété, ainsi que les photocopies des cartes d'identité des propriétaires du
terrain. Nous vérifions l'adresse. Il nous manque le livret de famille. Nous
devons rencontrer la famille et nous verrons les intéressés, terminerons la demande de construction et
définirons le budget.
Réunion
discipline
Le 9 mars 2017, à 13h
Sont
présents : Monsieur le Principal, Kou Modt, Monsieur le Vice président des
parents d'élèves, Les membres de la bourse Kangkorn et les 60 parents d’élèves.
Objet : devant
les difficultés que nous rencontrons auprès des élèves parrainés il a été
décidé d'organiser cette réunion dans la salle de réunion à l'école pour une
mise au point et une information
Principaux
problèmes rencontrés :
Manque de travail en rapport avec
leur capacité.
Absence à l'école sans motif :
école buissonnière
Comportement envers les camarades et
les professeurs
Consommation de produits illicites,
drogue et autres.
Nous
commençons par leur signaler que nous avons besoin de l'aide des parents pour
nous mener à bien notre action.
Le
souci de la bourse Kangkorn : Somport est maintenant âgé de 80 ans et il
est malade. Nous avons besoin de l’aide des membres du conseil pour assurer une
surveillance et participer aux prises de décisions.
Nous œuvrons depuis 33 ans et ne travaillons
pas seulement pour les parrainages. Nous sommes engagés dans la 7ème
construction de maison et gérons l'intervention ophtalmologique, c'est un gros
budget.
Kou Modt présente le nouveau principe
de fonctionnement pour le retrait de l'argent des bousiers, Sukanya Kangkorn, nièce de Montri en
contrôlera l'enregistrement et le suivi.
La distribution des fonds se fera
exclusivement durant la période scolaire.
Chaque année, les trois meilleurs
élèves de chaque classe se voient récompensés d'une prime émanant des intérêts
de la bouse KANGKORN, ces primes ne
seront pas augmentées voire légèrement diminuées, en fonction des intérêts
bancaires. L’assistance est très
attentive.
Montri précise aussi que nous prenons
de l’âge et de ce fait il nous faut diminuer notre activité, dorénavant nous ne
prendrons que les cas extrêmes en parrainage.
Nous
reprenons le règlement afin de rappeler à l'assistance les points
principaux :
. L'aide aux élèves peut être
suspendue, voir supprimée sur décision du conseil de la bourse Kangkorn ;
. Qu'il est impossible de
répondre favorablement à toutes les demandes d’attribution de maison, il faut
pour cela remplir des conditions définies par l'association ;
.
Et enfin que la famille qui sollicite notre action soit dans un grand dénuement et dans l’impossibilité de recevoir
l'aide de sa famille.
A présent, nous punirons les élèves
qui travaillent mal ou qui auront un comportement irrespectueux
envers l'école.
18 élèves sont donc traduits devant le
conseil de discipline. Les sanctions
vont du sursis de 4 mois jusqu’à un an de mise à l’épreuve et pour quelque cas :
la radiation. Rappelons que l'année passée un seul cas de radiation avait été prononcé
pour un grand garçon en raison d’une forte agressivité envers ses
camarades. Nous n'avions pas radié
d'autres jeunes car il y avait pénurie de riz dans notre région et de ce fait
nous nous retrouvons cette année avec un nombre important de cas à débattre.
Nous parlons aussi des bons élèves pour lesquels les Amis du Vieux Tamarin font
un effort : mise en place de coparrainage afin que ces enfants des rizières
puissent avoir la situation qu'ils méritent, nous aidons à la formation de
futurs professeurs et ingénieurs. C'est aussi le point positif sur nos actions.
Guy
remet les pendules à l'heure. Nous connaissons les tensions entre le directeur
et Kou Modt. Il voudrait qu'il y ait
moins de bourses coupées. Guy prend la parole voyant que cela tourne en
rond : Au début les bourses étaient destinées aux élèves méritants avec
de bonnes notes pour leur permettre de suivre des études afin de devenir de bons
citoyens et d’avoir un bon travail pour rendre leur famille heureuse. C’était
notre devise depuis 1984, puis avec la catastrophe de 2008 lors des inondations nous avons accordé, cette année-
là, une bourse à plus de 40 enfants.
Nous étions dans l'urgence, nous avons trouvé facilement des parrains. Aujourd’hui, l’attribution de cette bourse est considérée comme une
allocation familiale et ce n'est pas le but de notre association.
Le
directeur nomme les enfants à problème par leurs surnoms, chose que nous
n’osions pas faire.
La
réunion a pris fin vers 15 heures.
Nous
avons rencontré le papa qui nous expliqué qu'il doit quitter notre village pour
se rendre vers la frontière du Myanmar. Son patron qui est en mauvaise santé,
n'a plus de travail à lui donner, comme c'est une famille de réfugiés, il ne
peut avoir de travail. Là où il ira, il a de la famille et aura un logement en
Myanmar. Ses deux filles traverseront la
frontière pour aller à l'école en Thaïlande dans la province de Kanchanaburi.
On
commence à voir le rapatriement des birmans au pays natal. La vie y est plus
sécurisée qu'avant. Rappelons que le papa avait quitté son pays à l'âge de 13
ans et passé 13 autres années dans les camps de réfugiés. Exceptionnellement
nous aimerions continuer un peu le parrainage avec l'aide de l'école de Ban
Satoïe. Cette famille mérite notre attention.
Aujourd'hui
le 5 avril 2017, le dossier est complet, les constructeurs sont venus sur les
lieux. Il a été convenu un accord sur les devis suivants:
·
Mettre 35
camions de terre pour élever le terrain = 10 500.00
·
Achats
des matériaux et reconstruction = 450 000.00
Soit un coûte
total = 470 500.00
(13 055 euros) 1€ = 36 €) environs, les
travaux commenceront le 7/04/2017
Remarques
: la reconstruction dans le style du pays :
Guy et Montri
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