mercredi 30 mars 2016

Compte rendu du voyage 2016

Compte rendu du voyage 2016




Nous avons reçu trois groupes, à nouveau, cette année mais pour des périodes plus courtes.

Avec notre 1er groupe, composé de 6 personnes dont Marie Claude, la Présidente de notre association, nous découvrons Makhamtao et ses environs, dans la sécheresse. La rizière comme l'an passé, ressemble à la savane... ! La mousson n'a donné que le 1/3 des pluies attendues, puis le vent dominant du nord-est à fait le reste. Un vent sec et permanent, il ne pleuvra seulement qu'en juin. Si tout va bien labours, semailles puis 100 jours d'attente pour une prochaine récole. Il n'y aura du riz, peut-être, qu'en décembre. En attendant, pas de travail pour les journaliers et comme le pays est en crise politique et économique, les chantiers même lointains se font rares.... !

A la visite de l'école pour remettre les fonds, d'une façon symbolique, les membres présents peuvent vérifier les enregistrements sur les deux comptes : l'un pour la bourse Kangkorn de l'école et l'autre sur le compte des parrainages. Cette année votre générosité en dons a battu tous les records. Pour des raisons de sécurité nous ne pouvions sortir l'argent physiquement soit 1,500 000 Bht. Ensuite une petite réunion au cours de laquelle nous avons traité les urgences et les questions qui nous tenaient à cœur.

Kou Modt nous informe que la situation est plus que délicate pour les démunis. Nous décidons une aide d'urgence exceptionnelle de 248 200 Bth soit 8864€, nous n'avons jamais versé autant pour une aide alimentaire. Nous garantirons un repas quotidien pour chaque élève non parrainé jusqu'à la fin 2016, cela fera un total 12 410 repas. Je me permets de signaler que nous pouvons nous le permettre car la vente des livres nous dégage de larges bénéfices.

Nous évoquons la dernière maison, construite sur le même terrain que les deux maisons sociales ainsi que les travaux d’extension dans les deux premières. La famille monoparentale : le papa et ses deux enfants sont à l'abri et la fillette en sécurité. Puis pour finir, le cas d'une maman avec deux filles, Mlle KHAMPORN qui a déjà subit l’opération d’un œil, ce qui lui a permis de recouvrer 70% d’acuité visuelle. Pour le second œil, il faut attendre les résultats définitifs pour parler de réussite.







Au cours de la discussion, Kou

Modt nous signale qu'elle fait office de directeur sans augmentation de salaire.

Monsieur Narong HARSAP, l’ancien directeur avec lequel nous avions travaillé en coopération depuis des années, est malheureusement décédé d'un cancer. Il n'aura été que 18 mois à la retraite. Pas de nouvelle jusqu'à présent du nouveau directeur, celui qui voulait changer le fonctionnement des compléments de parrainages pour les mutualiser. Nous passons près de 3 heures ensemble.

Sortie de l'école, Marianne et Jean Louis, le parrain de Chanitporn KHAMPORN (dossier 2013-003), sont impatients de rencontre sa maman ; c'est cette maman qui s'est fait opérer d'un œil. Nous arrivons chez elle, la jeune maman se tient débout, marche sans hésitation. Depuis des années, nous l'avons toujours vue assise, elle nous regarde, nous sourit, suit nos gestes. D’habitude, sa tête était immobile sur son corps (voir le témoignage de parrains)..... J'ai les larmes aux yeux, les membres de l'association aussi, c'est grâce à vous que cette jeune femme voit à présent ses deux fillettes.... !

Ce n'est pas fini pour aujourd'hui, il nous faut aller voir la dernière maison construite et ses locataires. Nous trouvons une maison très propre. L'homme nous dit qu'il ne boit plus, nous visitons la maison. Il n'y a rien à redire. Il a retrouvé du travail dans un abattoir de volailles, il fait les nuits, tout va bien à présent. Le soir, les deux enfants s'enferment dans la chambre, le papa les réveille à son retour du travail vers 1h30... ! Nous demandons à la voisine, notre locataire de surveiller. Les deux premières maisons ont été rehaussées de 40 cm. Cela a pu créer une chambre sous les maisons.

Nous continuons les visites dans diverses familles, nous notons les plus nécessiteuses pour qu'elles reçoivent quelques kilos de riz. Une famille dont la petite fille en trithérapie, habite dans une maison dont les tôle percées ne passerons pas la prochaine mousson. La grand-mère nous demande s'il était possible de changer la toiture. Que faire sur une charpente en bambou brisé, prêt à tomber... ! Je suis fatigué, il fait très chaud (36), je regarde le sol et lui dit : tant que la maison sera dans un tel état de saleté comme celui-là, nous ne prendrons pas la peine de monter un dossier. Nous repasserons dans deux semaines et ferons un nouveau point. Montri lui signale que nous aurons besoin de son titre de propriété. Lorsque nous aidons à reconstruire une maison, nous avons besoin de garantie pour l'hypothéquer pendant 15 ans. L'association n'est pas la loterie nationale....

Michel, notre aide cuisinier des grands jours nous rappelle qu'en novembre 2008, il était présent lors des grandes inondations et que cette foi-ci avec Pierrette, son épouse, ils constatent tout le contraire.... Je leur explique que dans les deux cas il n'y a plus de travail, pas de riz et que le peu d'eau est réservée à la consommation humaine. Par contre la sécheresse n'apporte pas de maladies comme les inondations lorsque cela dure 6 semaines.

Plus tard à la fin de notre voyage, au poste frontière Cambodgien, notre groupe découvrira encore une autre misère, celle des bras Khmers qui se louent à la journée poussant de lourdes charrettes, s'en retournant le soir dans leur pays, exténués, le ventre vide... Se pliant au bon vouloir de leurs patrons. Notre réflexion : nos enfants de Makhamtao malgré la sécheresse, sont bien lotis comparé à leurs voisins Khmers.... !

2e groupe - Nous serons ensemble une semaine. Martine et Jean-Michel feront le point avec leur filleule. Cette famille aussi avait tenté sa chance à Bangkok pendant 3 ans. Un loyer trop cher pour un logement de moins de 30m², les trois filles étant en âge à faire des études, la famille ne pouvait faire face. Ils sont revenus au village natal, dans une maison de planches et de tôles, la solidarité familiale aidant, la vie est plus facile. Les parrains voyant leur dénuement, décident de parrainer les 3 filles, ils nous affirment qu’ils trouvent injuste de ne donner la chance de s'en sortir qu'à une seule...

Chantal et Yves tenaient à faire ce voyage, ce retour à l'école. Ils y avaient mis tout leur cœur pour monter un voyage scolaire au bord de la mer qu'ils ont appelé « La balade de Pierre ». Ce voyage a eu lieu le 9 décembre 2015 : 181 enfants (petits et grands) sont partis à l’aube découvrir la mer de Chine dans le Golfe de Thaïlande à Bang San, 300 kms ce n'est pas rien. L'école a fait tout son possible, 4 bus, 15 accompagnateurs, la moitie d'entre eux découvrent la mer pour la première fois : journée mémorable, visite d'un Aquarium Maritime, balade et bain de mer pendant 2 heures et demie, que du bonheur... Les donateurs auront les commentaires traduit par Montri, j'aurai bien aimé partager ce voyage avec eux rien que pour découvrir ces visages émerveillés.... !

Avec ce groupe nous sommes allés à la rencontre d'autres familles parrainés dans les cinq villages que les amis du vieux tamarin soutiennent.

Le dernier groupe était le candide de cette année, cela fait longtemps qu'ils sont à nos cotés mais parrainent depuis 3 ans. Heureux de rencontrer leurs filleuls mais surpris du dénuement de certaines familles. On a beau vous expliquer mais sur place ce n'est pas la vidéo... ! Il y a en prime la chaleur, les odeurs de plus cette année pas un brin d'herbe verte. Heureusement la visite n'était que de 48 heures. Les marraines Sylvie et Murielle, s'attachant aux enfants, il ne faut pas s’attarder, les émotions fortes activent les larmes. Dans ce groupe, nous avons Elias, un enfant adopté par Sylvie et Franck, d'origine Éthiopienne, il est la coqueluche du voyage. Cheveux crépus, yeux en amande, sourire coquin pour ses 11 ans. C'était sans doute la 1ère fois qu'un enfant d'origine africaine se mêlait aux villageois. Il a eu du succès, notre Elias... !

Fin février, nous sommes de retour tous les deux comme d’habitude. En présence des groupes nous surveillons les visites mais nous ne pouvons résoudre certains problèmes.

Reunion avec Kou Modt au sujet  :

  1. Des candidatures : trop nombreuses demandes de parrainage : 27 en tout. Pour nous c'est trop... ! L'école subit la pression des parents (pourquoi pas la mienne ?). J'explique qu'il est impossible de trouver 27 parrains et que cela devient n'importe quoi. Même en temps de crise économique et par manque de riz.
  2. Sakawat ROADSTIEN : il sera demandé aux professeurs de son lycée professionnel, à Lopburi, si cela vaut la peine qu'il poursuive des études. On craint qu'il ait déjà touché à la drogue... ! On attend. De toute façon s'il bénéficie d’une bourse, elle ne lui serait versée que chaque semaine car la famille est trop dans le besoin... Pour son petit frère, la bourse repend après avoir été en sommeil pendant 2 ans, nous avons contrasté qu'il est doué manuellement.


A l'école 181 élèves : maternelle, primaire et secondaire.

Nous passons notre lundi à l'école pour suivre le cas des derniers enfants. Il fait très chaud nous décidons de faire les séances photos car avec 40° et le vent brûlant de cette année, il est plus prudent d'être sous le préau de l'école, cela nous donne l'occasion de voir l'école évoluer. Sur les conseils de Kou Modt, nous ne proposons qu'une rupture de parrainage. La crise économique est trop dure cette année et cela poserait plus de problèmes que cela n'en résoudrait.


Nous assistons aux coupes de cheveux réglementaires des garçons, une semaine avant les grandes vacances, dur - dur.... ! Puis dans l'après midi les coupes de cheveux des filles hauteur du col du chemisier pour cause d'entre elles est dans la peine. Sunisa, très bonne élève, pourrait devenir professeure ou manager dans l'alimentation. Elle nous explique que son père, qui ne la voit pratiquement pas, a refait sa vie, il a eu deux autres enfants et n'a jamais donné un sou depuis qu'il l'a déposée chez sa sœur (la tante de Sunisa). Il veut que Sunisa arrête ses études après son BAC. On est obéissant en Thaïlande, sa tante ne dit pas grand chose, c’est une question d'argent et cette année il n'y pas eu de récolte de riz, nous ne savons que dire... La nuit portant conseil, une jeune fille si régulière ne posant jamais de problème, comment la laisse tomber...!

 Le lendemain matin nous retournons la voir et lui annonçons que nous allons tout faire pour l'aider. « Oui, mais Papa » ! Nous en faisons notre affaire. Nous savons que son père a surtout peur de débourser de l'argent. Nous faisons les comptes : il faudrait 60 000 Bht pour l'année scolaire, les parrains versent d’habituellement un peu près 10 000 Bth, la tante versera 20 000 bht pour la première année, il nous resterait à trouver 30 000 Bht soit 850 €. L'association organisera une entraide ou un co-parrainage. Mais donnons à Sunisa la possibilité d’exploiter son intelligence et son courage, cela est l’objectif de l'entraide.

d'invasion de poux... ! Puis traitement en cœur avec le tuyau d'arrosage. Tout se passe dans la bonne humeur.... ! L'explication de la direction : les familles n'ont pas forcément les moyens de traiter chez elles. Après l'école nous rendons visite à quelques grands. Ceux et celles qui sont à l'école de Lopburi. L'une.


Nous allons dire au-revoir à la famille KHAMPORN, fin mars, la maman passera une visite pour son œil opéré et dont elle a recouvré 70% d’acuité visuelle. Elle descend l'escalier de sa maison sans se tenir à la rampe, accoure vers moi pour me donner l'accolade (chose rare de la part d'une femme envers un homme, en Thaïlande). Si tout va bien l’opération du second œil se fera prochainement. L'association « c'est à dire vous » a rendu la vue à cette jeune maman c'était inespéré et formidable.

A consulter aussi  dans NOS LIENS "La ballede de Pierre" ou
 : https://laballadepierre.blogsport.com
Guy et Montri