Compte rendu du voyage 2016
Nous avons reçu trois groupes, à
nouveau, cette année mais pour des périodes plus courtes.
Avec notre 1er
groupe, composé de 6 personnes dont Marie Claude, la Présidente de
notre association, nous découvrons Makhamtao et ses environs, dans
la sécheresse. La rizière comme l'an passé, ressemble à la
savane... ! La mousson n'a donné que le 1/3 des pluies
attendues, puis le vent dominant du nord-est à fait le reste. Un
vent sec et permanent, il ne pleuvra seulement qu'en juin. Si tout va
bien labours, semailles puis 100 jours d'attente pour une prochaine
récole. Il n'y aura du riz, peut-être, qu'en décembre. En
attendant, pas de travail pour les journaliers et comme le pays est
en crise politique et économique, les chantiers même lointains se
font rares.... !
A la visite de l'école
pour remettre les fonds, d'une façon symbolique, les membres
présents peuvent vérifier les enregistrements sur les deux
comptes : l'un pour la bourse Kangkorn de l'école et l'autre
sur le compte des parrainages. Cette année votre générosité en
dons a battu tous les records. Pour des raisons de sécurité nous ne
pouvions sortir l'argent physiquement soit 1,500 000 Bht. Ensuite une
petite réunion au cours de laquelle nous avons traité les urgences
et les questions qui nous tenaient à cœur.
Kou Modt nous informe que
la situation est plus que délicate pour les démunis. Nous décidons
une aide d'urgence exceptionnelle de 248 200 Bth soit 8864€, nous
n'avons jamais versé autant pour une aide alimentaire. Nous
garantirons un repas quotidien pour chaque élève non parrainé
jusqu'à la fin 2016, cela fera un total 12 410 repas. Je me permets
de signaler que nous pouvons nous le permettre car la vente des
livres nous dégage de larges bénéfices.
Nous évoquons la
dernière maison, construite sur le même terrain que les deux
maisons sociales ainsi que les travaux d’extension dans les deux
premières. La famille monoparentale : le papa et ses deux
enfants sont à l'abri et la fillette en sécurité. Puis pour finir,
le cas d'une maman avec deux filles, Mlle KHAMPORN qui a déjà subit
l’opération d’un œil, ce qui lui a permis de recouvrer 70%
d’acuité visuelle. Pour le second œil, il faut attendre les
résultats définitifs pour parler de réussite.
Monsieur Narong HARSAP,
l’ancien directeur avec lequel nous avions travaillé en
coopération depuis des années, est malheureusement décédé d'un
cancer. Il n'aura été que 18 mois à la retraite. Pas de nouvelle
jusqu'à présent du nouveau directeur, celui qui voulait changer le
fonctionnement des compléments de parrainages pour les mutualiser.
Nous passons près de 3 heures ensemble.
Sortie de l'école,
Marianne et Jean Louis, le parrain de Chanitporn KHAMPORN (dossier
2013-003), sont impatients de rencontre sa maman ; c'est
cette maman qui s'est fait opérer d'un œil. Nous arrivons chez
elle, la jeune maman se tient débout, marche sans hésitation.
Depuis des années, nous l'avons toujours vue assise, elle nous
regarde, nous sourit, suit nos gestes. D’habitude, sa tête était
immobile sur son corps (voir le témoignage de parrains)..... J'ai
les larmes aux yeux, les membres de l'association aussi, c'est
grâce à vous que cette jeune femme voit à présent ses deux
fillettes.... !
Ce n'est pas fini pour
aujourd'hui, il nous faut aller voir la dernière maison construite
et ses locataires. Nous trouvons une maison très propre. L'homme
nous dit qu'il ne boit plus, nous visitons la maison. Il n'y a rien à
redire. Il a retrouvé du travail dans un abattoir de volailles, il
fait les nuits, tout va bien à présent. Le soir, les deux enfants
s'enferment dans la chambre, le papa les réveille à son retour du
travail vers 1h30... ! Nous demandons à la voisine, notre
locataire de surveiller. Les deux premières maisons ont été
rehaussées de 40 cm. Cela a pu créer une chambre sous les maisons.
Nous continuons les
visites dans diverses familles, nous notons les plus nécessiteuses
pour qu'elles reçoivent quelques kilos de riz. Une famille dont la
petite fille en trithérapie, habite dans une maison dont les tôle
percées ne passerons pas la prochaine mousson. La grand-mère nous
demande s'il était possible de changer la toiture. Que faire sur une
charpente en bambou brisé, prêt à tomber... ! Je suis
fatigué, il fait très chaud (36), je regarde le sol et lui dit :
tant que la maison sera dans un tel état de saleté comme celui-là,
nous ne prendrons pas la peine de monter un dossier. Nous repasserons
dans deux semaines et ferons un nouveau point. Montri lui signale que
nous aurons besoin de son titre de propriété. Lorsque nous aidons
à reconstruire une maison, nous avons besoin de garantie pour
l'hypothéquer pendant 15 ans. L'association n'est pas la loterie
nationale....
Michel, notre aide
cuisinier des grands jours nous rappelle qu'en novembre 2008, il
était présent lors des grandes inondations et que cette foi-ci avec
Pierrette, son épouse, ils constatent tout le contraire.... Je leur
explique que dans les deux cas il n'y a plus de travail, pas de riz
et que le peu d'eau est réservée à la consommation humaine. Par
contre la sécheresse n'apporte pas de maladies comme les inondations
lorsque cela dure 6 semaines.
Plus tard à la fin de
notre voyage, au poste frontière Cambodgien, notre groupe découvrira
encore une autre misère, celle des bras Khmers qui se louent à la
journée poussant de lourdes charrettes, s'en retournant le soir dans
leur pays, exténués, le ventre vide... Se pliant au bon vouloir de
leurs patrons. Notre réflexion : nos enfants de Makhamtao
malgré la sécheresse, sont bien lotis comparé à leurs voisins
Khmers.... !
2e groupe - Nous serons
ensemble une semaine. Martine et Jean-Michel feront le point avec
leur filleule. Cette famille aussi avait tenté sa chance à Bangkok
pendant 3 ans. Un loyer trop cher pour un logement de moins de 30m²,
les trois filles étant en âge à faire des études, la famille ne
pouvait faire face. Ils sont revenus au village natal, dans une
maison de planches et de tôles, la solidarité familiale aidant, la
vie est plus facile. Les parrains voyant leur dénuement, décident
de parrainer les 3 filles, ils nous affirment qu’ils trouvent
injuste de ne donner la chance de s'en sortir qu'à une seule...
Chantal et Yves tenaient
à faire ce voyage, ce retour à l'école. Ils y avaient mis tout
leur cœur pour monter un voyage scolaire au bord de la mer qu'ils
ont appelé « La balade de Pierre ». Ce voyage a eu lieu
le 9 décembre 2015 : 181 enfants (petits et grands) sont partis
à l’aube découvrir la mer de Chine dans le Golfe de Thaïlande à
Bang San, 300 kms ce n'est pas rien. L'école a fait tout son
possible, 4 bus, 15 accompagnateurs, la moitie d'entre eux découvrent
la mer pour la première fois : journée mémorable, visite d'un
Aquarium Maritime, balade et bain de mer pendant 2 heures et demie, que du bonheur... Les donateurs auront les commentaires traduit par
Montri, j'aurai bien aimé partager ce voyage avec eux rien que pour
découvrir ces visages émerveillés.... !
Avec ce groupe nous
sommes allés à la rencontre d'autres familles parrainés dans les
cinq villages que les amis du vieux tamarin soutiennent.
Le dernier groupe était
le candide de cette année, cela fait longtemps qu'ils sont à nos
cotés mais parrainent depuis 3 ans. Heureux de rencontrer leurs
filleuls mais surpris du dénuement de certaines familles. On a beau
vous expliquer mais sur place ce n'est pas la vidéo... ! Il y a
en prime la chaleur, les odeurs de plus cette année pas un brin
d'herbe verte. Heureusement la visite n'était que de 48 heures. Les
marraines Sylvie et Murielle, s'attachant aux enfants, il ne faut
pas s’attarder, les émotions fortes activent les larmes. Dans ce
groupe, nous avons Elias, un enfant adopté par Sylvie et Franck,
d'origine Éthiopienne, il est la coqueluche du voyage. Cheveux
crépus, yeux en amande, sourire coquin pour ses 11 ans. C'était
sans doute la 1ère fois qu'un enfant d'origine africaine
se mêlait aux villageois. Il a eu du succès, notre Elias... !
Fin février, nous sommes
de retour tous les deux comme d’habitude. En présence des groupes
nous surveillons les visites mais nous ne pouvons résoudre certains
problèmes.
Reunion avec Kou Modt
au sujet :
- Des candidatures : trop nombreuses demandes de parrainage : 27 en tout. Pour nous c'est trop... ! L'école subit la pression des parents (pourquoi pas la mienne ?). J'explique qu'il est impossible de trouver 27 parrains et que cela devient n'importe quoi. Même en temps de crise économique et par manque de riz.
- Sakawat ROADSTIEN : il sera demandé aux professeurs de son lycée professionnel, à Lopburi, si cela vaut la peine qu'il poursuive des études. On craint qu'il ait déjà touché à la drogue... ! On attend. De toute façon s'il bénéficie d’une bourse, elle ne lui serait versée que chaque semaine car la famille est trop dans le besoin... Pour son petit frère, la bourse repend après avoir été en sommeil pendant 2 ans, nous avons contrasté qu'il est doué manuellement.
A l'école 181 élèves :
maternelle, primaire et secondaire.
Nous passons notre lundi
à l'école pour suivre le cas des derniers enfants. Il fait très
chaud nous décidons de faire les séances photos car avec 40° et le
vent brûlant de cette année, il est plus prudent d'être sous le
préau de l'école, cela nous donne l'occasion de voir l'école
évoluer. Sur les conseils de Kou Modt, nous ne proposons qu'une
rupture de parrainage. La crise économique est trop dure cette année
et cela poserait plus de problèmes que cela n'en résoudrait.
Nous assistons aux coupes de cheveux réglementaires des garçons, une semaine avant les grandes vacances, dur - dur.... ! Puis dans l'après midi les coupes de cheveux des filles hauteur du col du chemisier pour cause d'entre elles est dans la peine. Sunisa, très bonne élève, pourrait devenir professeure ou manager dans l'alimentation. Elle nous explique que son père, qui ne la voit pratiquement pas, a refait sa vie, il a eu deux autres enfants et n'a jamais donné un sou depuis qu'il l'a déposée chez sa sœur (la tante de Sunisa). Il veut que Sunisa arrête ses études après son BAC. On est obéissant en Thaïlande, sa tante ne dit pas grand chose, c’est une question d'argent et cette année il n'y pas eu de récolte de riz, nous ne savons que dire... La nuit portant conseil, une jeune fille si régulière ne posant jamais de problème, comment la laisse tomber...!
Le lendemain matin nous retournons la voir et lui
annonçons que nous allons tout faire pour l'aider. « Oui, mais
Papa » ! Nous en faisons notre affaire. Nous savons que
son père a surtout peur de débourser de l'argent. Nous faisons les
comptes : il faudrait 60 000 Bht pour l'année scolaire, les
parrains versent d’habituellement un peu près 10 000 Bth, la
tante versera 20 000 bht pour la première année, il nous resterait
à trouver 30 000 Bht soit 850 €. L'association organisera une
entraide ou un co-parrainage. Mais donnons à Sunisa la possibilité
d’exploiter son intelligence et son courage, cela est l’objectif
de l'entraide.
d'invasion de poux... ! Puis traitement en cœur avec le tuyau
d'arrosage. Tout se passe dans la bonne humeur.... !
L'explication de la direction : les familles n'ont pas forcément
les moyens de traiter chez elles. Après l'école nous rendons visite
à quelques grands. Ceux et celles qui sont à l'école de Lopburi.
L'une.: https://laballadepierre.blogsport.com
Guy et Montri
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire