Compte rendu du voyage 2016
Nous avons reçu trois groupes, à
nouveau, cette année mais pour des périodes plus courtes.
Avec notre 1er
groupe, composé de 6 personnes dont Marie Claude, la Présidente de
notre association, nous découvrons Makhamtao et ses environs, dans
la sécheresse. La rizière comme l'an passé, ressemble à la
savane... ! La mousson n'a donné que le 1/3 des pluies
attendues, puis le vent dominant du nord-est à fait le reste. Un
vent sec et permanent, il ne pleuvra seulement qu'en juin. Si tout va
bien labours, semailles puis 100 jours d'attente pour une prochaine
récole. Il n'y aura du riz, peut-être, qu'en décembre. En
attendant, pas de travail pour les journaliers et comme le pays est
en crise politique et économique, les chantiers même lointains se
font rares.... !
Monsieur Narong HARSAP,
l’ancien directeur avec lequel nous avions travaillé en
coopération depuis des années, est malheureusement décédé d'un
cancer. Il n'aura été que 18 mois à la retraite. Pas de nouvelle
jusqu'à présent du nouveau directeur, celui qui voulait changer le
fonctionnement des compléments de parrainages pour les mutualiser.
Nous passons près de 3 heures ensemble.
Sortie de l'école,
Marianne et Jean Louis, le parrain de Chanitporn KHAMPORN (dossier
2013-003), sont impatients de rencontre sa maman ; c'est
cette maman qui s'est fait opérer d'un œil. Nous arrivons chez
elle, la jeune maman se tient débout, marche sans hésitation.
Depuis des années, nous l'avons toujours vue assise, elle nous
regarde, nous sourit, suit nos gestes. D’habitude, sa tête était
immobile sur son corps (voir le témoignage de parrains)..... J'ai
les larmes aux yeux, les membres de l'association aussi, c'est
grâce à vous que cette jeune femme voit à présent ses deux
fillettes.... !
Ce n'est pas fini pour
aujourd'hui, il nous faut aller voir la dernière maison construite
et ses locataires. Nous trouvons une maison très propre. L'homme
nous dit qu'il ne boit plus, nous visitons la maison. Il n'y a rien à
redire. Il a retrouvé du travail dans un abattoir de volailles, il
fait les nuits, tout va bien à présent. Le soir, les deux enfants
s'enferment dans la chambre, le papa les réveille à son retour du
travail vers 1h30... ! Nous demandons à la voisine, notre
locataire de surveiller. Les deux premières maisons ont été
rehaussées de 40 cm. Cela a pu créer une chambre sous les maisons.
Nous continuons les
visites dans diverses familles, nous notons les plus nécessiteuses
pour qu'elles reçoivent quelques kilos de riz. Une famille dont la
petite fille en trithérapie, habite dans une maison dont les tôle
percées ne passerons pas la prochaine mousson. La grand-mère nous
demande s'il était possible de changer la toiture. Que faire sur une
charpente en bambou brisé, prêt à tomber... ! Je suis
fatigué, il fait très chaud (36), je regarde le sol et lui dit :
tant que la maison sera dans un tel état de saleté comme celui-là,
nous ne prendrons pas la peine de monter un dossier. Nous repasserons
dans deux semaines et ferons un nouveau point. Montri lui signale que
nous aurons besoin de son titre de propriété. Lorsque nous aidons
à reconstruire une maison, nous avons besoin de garantie pour
l'hypothéquer pendant 15 ans. L'association n'est pas la loterie
nationale....
Michel, notre aide
cuisinier des grands jours nous rappelle qu'en novembre 2008, il
était présent lors des grandes inondations et que cette foi-ci avec
Pierrette, son épouse, ils constatent tout le contraire.... Je leur
explique que dans les deux cas il n'y a plus de travail, pas de riz
et que le peu d'eau est réservée à la consommation humaine. Par
contre la sécheresse n'apporte pas de maladies comme les inondations
lorsque cela dure 6 semaines.
Plus tard à la fin de
notre voyage, au poste frontière Cambodgien, notre groupe découvrira
encore une autre misère, celle des bras Khmers qui se louent à la
journée poussant de lourdes charrettes, s'en retournant le soir dans
leur pays, exténués, le ventre vide... Se pliant au bon vouloir de
leurs patrons. Notre réflexion : nos enfants de Makhamtao
malgré la sécheresse, sont bien lotis comparé à leurs voisins
Khmers.... !
2e groupe - Nous serons
ensemble une semaine. Martine et Jean-Michel feront le point avec
leur filleule. Cette famille aussi avait tenté sa chance à Bangkok
pendant 3 ans. Un loyer trop cher pour un logement de moins de 30m²,
les trois filles étant en âge à faire des études, la famille ne
pouvait faire face. Ils sont revenus au village natal, dans une
maison de planches et de tôles, la solidarité familiale aidant, la
vie est plus facile. Les parrains voyant leur dénuement, décident
de parrainer les 3 filles, ils nous affirment qu’ils trouvent
injuste de ne donner la chance de s'en sortir qu'à une seule...
Avec ce groupe nous
sommes allés à la rencontre d'autres familles parrainés dans les
cinq villages que les amis du vieux tamarin soutiennent.
Le dernier groupe était
le candide de cette année, cela fait longtemps qu'ils sont à nos
cotés mais parrainent depuis 3 ans. Heureux de rencontrer leurs
filleuls mais surpris du dénuement de certaines familles. On a beau
vous expliquer mais sur place ce n'est pas la vidéo... ! Il y a
en prime la chaleur, les odeurs de plus cette année pas un brin
d'herbe verte. Heureusement la visite n'était que de 48 heures. Les
marraines Sylvie et Murielle, s'attachant aux enfants, il ne faut
pas s’attarder, les émotions fortes activent les larmes. Dans ce
groupe, nous avons Elias, un enfant adopté par Sylvie et Franck,
d'origine Éthiopienne, il est la coqueluche du voyage. Cheveux
crépus, yeux en amande, sourire coquin pour ses 11 ans. C'était
sans doute la 1ère fois qu'un enfant d'origine africaine
se mêlait aux villageois. Il a eu du succès, notre Elias... !
Fin février, nous sommes
de retour tous les deux comme d’habitude. En présence des groupes
nous surveillons les visites mais nous ne pouvons résoudre certains
problèmes.
Reunion avec Kou Modt
au sujet :
- Des candidatures : trop nombreuses demandes de parrainage : 27 en tout. Pour nous c'est trop... ! L'école subit la pression des parents (pourquoi pas la mienne ?). J'explique qu'il est impossible de trouver 27 parrains et que cela devient n'importe quoi. Même en temps de crise économique et par manque de riz.
- Sakawat ROADSTIEN : il sera demandé aux professeurs de son lycée professionnel, à Lopburi, si cela vaut la peine qu'il poursuive des études. On craint qu'il ait déjà touché à la drogue... ! On attend. De toute façon s'il bénéficie d’une bourse, elle ne lui serait versée que chaque semaine car la famille est trop dans le besoin... Pour son petit frère, la bourse repend après avoir été en sommeil pendant 2 ans, nous avons contrasté qu'il est doué manuellement.
A l'école 181 élèves :
maternelle, primaire et secondaire.
: https://laballadepierre.blogsport.com
Guy et Montri